L'opérateur ferroviaire italien manifeste régulièrement un appétit pour les réseaux européens et cherche à aller conquérir des trafics chez ses voisins. Il y a six ans, Trenitalia avait repris l'entreprise Arriva, titulaire de contrats avec différents Landers pour les services régionaux de voyageurs.
Trenitalia souhaite depuis plusieurs années venir en France, n'ayant pas vraiment digéré la prise de position de la SNCF dans NTV alors que le marché français est fermé. Pour l'instant, les italiens n'assurent que des liaisons France - Italie en partenariat avec Transdev sous la marque Thello avec le train de nuit Paris - Milan - Venise et les liaisons de jour Marseille - Nice - Milan.
Trenitalia cache à peine ses intentions sur le juteux marché Paris - Bruxelles pour affronter la SNCF via Thalys : les italiens ne sont pas seuls sur le créneau puisque la DB voudrait aussi renforcer sa présence à Paris. La liaison Paris - Milan serait le moyen de faire la jonction technique entre les différents marchés visés.
Les ambitions italiennes sont plus larges puisqu'elles lorgnent aussi du côté de l'Espagne, où le gouvernement a engagé la libéralisation du marché ferroviaire de voyageurs. Trenitalia fait remarquer qu'il n'existe qu'un train par heure entre Madrid et Barcelone alors qu'il peut y avoir jusqu'à 6 trains par heure entre Milan et Rome, en combinant les différents services des FS (Frecciarossa, Frecciargento) et ceux de NTV.
Cependant, il faudra à l'opérateur italien choisir ses cibles : on se souvient de l'épisode des Paris - Milan et des ETR500. Trenitalia mise sur l'interopérabilité - pour l'instant théorique - des Frecciarossa 1000 pour faire oublier l'échec des ETR500.
Avec trois opérateurs (quatre avec Izy), la liaison Paris-Bruxelles promet d'être encore plus intéressante que le Prague-Ostrava (disposant de trois opérateurs tous non profitables)...cela semble bien être le début d'un réseau Grandes Lignes totalement en concurrence où tout consommateur pourra choisir l'opérateur qui lui convient.
Un bémol tout de même : la DB reste pratiquement en monopole sur les Grandes Lignes (face à HKX, Locomore...et les autocars !). La question de la viabilité sera essentielle, comme dans le secteur des Télécoms ou des autocars (à l'avenir).
Mais tout de même : cela apportera un grand bol d'air au secteur ferroviaire et incitera à réduire les coûts et/ou améliorer les services proposés.
Pour info : quel est l'état actuel du marché italien ? NTV survit-il malgré les pertes ?