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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
16 décembre 2015

Grandes lignes : l'offre baisse, l'information aussi !

Le service annuel 2016 a apporté son lot de suppressions de trains. On notera d’abord l’allègement de 40% en kilomètres-trains de la transversale Atlantique, limitée à la liaison Nantes – Bordeaux avec 3 allers-retours, supprimant l’amorce d’un aller-retour à Toulouse et d’un autre à Quimper ainsi que le 4ème aller-retour de fin de semaine. C’est l’effet du ralentissement à 40 km/h appliqué sur les 103 km séparant La Roche sur Yon de La Rochelle. L’autocar se frotte les pneus…

L’aller-retour diurne Paris – Cerbère est désormais limité à Toulouse, imposant 2 correspondances aux voyageurs souhaitant rejoindre la Côte Vermeille. Le train de nuit est pour l’instant maintenu mais il est en sursis. La SNCF ne cache pas sa volonté de le supprimer, ce qui serait complètement absurde compte tenu des temps de parcours et des coûts élevés en TGV, alors que le train de nuit optimise la durée du séjour ainsi que les coûts d’hébergement et de transport (essayez de passer un  week-end à Collioure en prenant le TGV : vous ferez beaucoup de train, profiterez peu des paysages et consommerez 2 jours de congés pour votre transport alors qu’en train de nuit, départ le vendredi soir et retour le lundi matin !)

Sur les lignes TGV, l’offre sur Paris – Genève passe de 9 à 7,5 allers-retours (les Suisses haussent le ton compte tenu des engagements pris au moment de leur participation financière à la modernisation de la ligne du Haut Bugey), les liaisons intersecteurs vers Marseille sont supprimées et allégées, deux ans après la disparition de l’offre vers Montpellier, faisant disparaitre par ce biais le dernier maillon de l’ancien Catalan Talgo Genève - Barcelone. Même chose pour le Genève – Lille. Le TGV semble avoir de plus en plus de difficultés avec l’Europe…

Les TGV province-province paient le plus lourd tribut alors que certains ardents défenseurs du TGV les considèrent comme un atout majeur du réseau (ce qui dans l’absolu est vrai). Ainsi, la liaison Bordeaux – Toulouse – Montpellier – Lyon qui était la dernière relation ferroviaire directe Bordeaux – Lyon a elle aussi disparu, et l’offre Intersecteurs Lille – Bordeaux a également subi une cure de dégraissage. Même chose sur Lyon – Strasbourg, où l’offre se retrouve désormais inférieure à ce qu’elle était avant la LGV !

Les jours de ce qui reste de l’Aubrac semblent aussi comptés emportant probablement aussi la fermeture d’une partie de la ligne conséquente des Causses au nord de Millau...

On notera aussi la raréfaction des fiches horaires Grandes Lignes, ce qui ne contribue pas à diffuser l’information sur les services ferroviaires : si la dématérialisation par Internet va bon train, il reste quand même nécessaire de trouver un moyen d'informer les clients et la chalandise potentielle de l'offre tout au long de la journée. La fiche papier n'est pas forcément la panacée sur un réseau aux multiples périodes de travaux et aux aléas qui les accompagnent mais la seule information sur voyages.sncf.com n'est pas forcément idéale. Il faut connaître cff.ch et db.de pour s'en convaincre...

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Commentaires
T
Il suffit d'aller voir comment se passe le transport ferroviaire dans les hauts lieux de l'affreuse libéralisation pour se rendre compte à quel point l'offre y est peu dense, pas fiable, cher, dangereuse....<br /> <br /> <br /> <br /> je sais pas moi au hasard Genève, Zurich, Stuttgart, Munich à comparer avec Lyon, Marseille, Lille
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T
Les chiffres sont connus:<br /> <br /> Lorsqu'on compare le nombre de déplacements par an et par habitant dans les principales agglomérations allemandes ou suisses ou au niveau régional avec la situation françaises....le rapport est entre 2 et 4 en défaveur de la France<br /> <br /> <br /> <br /> Mais dans ces pays, les transports périurbains relèvent en général des agglomérations, et de nombreux exploitants se partagent le trafic régional, l'investissement public est soutenu..bien loin du modèle français représenté par le couple Région-TER , le désengagement de l'Etat ou le monopole décliniste de la SNCF......<br /> <br /> <br /> <br /> Les rapports sont nombreux sur le sujet
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T
On peut craindre effectivement qu'ils ne puissent pas faire grand chose vu la situation laissée...<br /> <br /> Remettre à niveau le réseau? Le CPER Auvergne a déjà été voté avec une priorité donnée aux investissements routiers sur le sauvetage du réseau ferroviaire <br /> <br /> -augmenter l'offre, pour justifier les investissements? Mais la SNCF va encore présenter des devis à 5 chiffres complètement dissuasifs et sans aucun plan de reconquête pour amener des clients et des recettes...de toute façon ça ne l'intéresse plus..<br /> <br /> <br /> <br /> Heureusement le bilan ferroviaire des autres présidents VP transport front de gauche n'est pas aussi désastreux (je pense par exemple à la région centre) mais globalement le couvercle a été mis au dessus de la marmite depuis 10 ans, et pendant ce temps les coûts du ferroviaire se sont envolés en même temps que la capacité financière des Régions diminuait avec le retrait de l'Etat<br /> <br /> <br /> <br /> Et aujourd'hui la situation est dans l'impasse avec une SNCF moins que jamais compétitive pour le rail. Sur le transport en Ile de France ou sur les TGV radiaux, ce n'est pas un problème car la population n'a pas le choix et l'offre est dense...Mais sur les autres segments où le voyageur peut choisir l'avion low cost, le covoiturage, sa voiture personnelle et maintenant le bus cela se paye cash<br /> <br /> <br /> <br /> Dans ce contexte sinistre, je vois vraiment pas ce qu'on pourrait perdre de plus à essayer en France ; ce qui a été fait dans les autres pays et qui a permis de sortir le rail de la spirale du déclin
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T
Effectivement ça ne convient pas et c'est même contre productif car l'idéologie est mise avant la recherche d'efficacité..<br /> <br /> <br /> <br /> Et quand on voit que c'était un Vice Président Transport Front de Gauche en Auvergne, il y a de quoi être très dubitatif sur les priorités<br /> <br /> <br /> <br /> Il faudrait que tous les partis défendent le ferroviaire , pas seulement le front de gauche et la CGT Cheminot.
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T
Défendre le monopole SNCF me fait penser à la citation de Clémenceau :Peu importe que l'empire disparaisse, pourvu que les principes restent...On en est là: <br /> <br /> <br /> <br /> L'arrivée de nouveaux opérateurs permettra à la SNCF de se ressaisir, de se recentrer sur son métier de base et d'arrêter de faire n'importe quoi<br /> <br /> <br /> <br /> Reste que comme le dit Rémi, c'est malheureusement peut-être déjà trop tard....l'Etat et la SNCF font l'apologie de la régression de l'offre et du réseau...et il n'y a personne pour faire entendre une autre voix...ni les Régions engluées dans la fusion et le changement d'équipes, ni la FNAUT inaudible, ni d'autres exploitants qui seraient sur le terrain, ni aucune force politique qu'on entendrait sur le sujet....<br /> <br /> <br /> <br /> Le monopole va donc continuer et le réseau TET et TER disparaitre en grande partie sauf là où il y a de la congestion automobile, puisque cela semble être devenu le seul argument de maintien du ferroviaire....les français non motorisés ou ne voulant pas l'être pouvant bien se contenter du bus et du covoiturage...
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T
Il faut se réveiller!!!<br /> <br /> Ce qui casse le service public aujourd'hui c'est le monopole de la SNCF et son déclin programmé sur fond de méthodes archaiques, de coûts élevés, de mauvaises qualités de service empêchant tout développement de l'offre et en conséquence la volonté de la puissance publique d'y investir. Pourquoi investir sur une desserte avec 2AR/jour qui fonctionne correctement 1 jour sur deux?<br /> <br /> <br /> <br /> En Suède, Allemagne, Angleterre, la libéralisation a été synonyme de développement de l'offre, de la fréquentation et in fine une augmentation des investissements.<br /> <br /> <br /> <br /> Et même en France, ce n'est pas aujourd'hui les réseaux Corse, CFTA ou Provence non gérés par la SNCF qui sont les plus menacés... eux au moins ont des directions qui les défendent et essayent de les faire fonctionner correctement. <br /> <br /> <br /> <br /> Le vrai service publique relève de la délégation de service publique. La collectivité fixe les objectifs et ensuite l'exploitant qui peut être public ou privé y répond sur la base d'objectifs mesurables et contrôlables. C'est ce qui se passe en urbain et qui fonctionne plutôt bien.<br /> <br /> <br /> <br /> Le monopole SNCF est archaique et va de paire avec la politique de déclin actuel menée par le gouvernement.
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T
il est clair que le statut quo (et donc l'amalgame service public=entreprise publique) fait le jeu de la régression de l'offre et du réseau<br /> <br /> <br /> <br /> C'est le citoyen, l'usager, le contribuable et même le cheminot (combien d'emplois perdus depuis 50 ans?) qui en payent les conséquences...
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T
SP<br /> <br /> Le monopole de la SNCF explique en grande partie la situation à laquelle on arrive aujourd'hui.<br /> <br /> Tout d'abord ce monopole empêche toute libéralisation d'énergie positive et de dynamisme pour le rail<br /> <br /> Ensuite, les coûts élevés, et le manque de fiabilité ont entraîné des dessertes squellétiques et une évasion de clientèle<br /> <br /> Enfin, cerise sur le gâteau, la SNCF fait un lobbying anti rail et vu qu'il n'y a pas d'autres exploitants, on entend que son point de vue....il n'y a donc plus de lobbying ferroviaire actif dans le pays....<br /> <br /> <br /> <br /> Si les Régions et l'Etat avaient ouvert à la concurrence, il y a 5-10 ans, les TET et TER, le rail n' serait pas là aujourd'hui....et la SNCF non plus d'ailleurs...elle aurait changé de stratégie et se serait réformée<br /> <br /> <br /> <br /> Il suffit pour s'en convaincre de regarder ce qui se passe dans les pays européens qui ont fait cela il y a 10 ans
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R
Sauf erreur de ma part, le TGV Bordeaux - Lyon est toujours présent au service 2016.
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T
Mais ne vous inquiétez pas la SNCF adore développer les bus et en plus elle en est très fière !<br /> <br /> On ne sait même plus quoi dire... Mais en même temps l’État n'y est pas pour rien dans la dedans si'il prenait vraiment son rôle et s'engagerait à développer le ferroviaire et non pas les cars et camions !
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T
il faut surtout liberaliser le ferroviaire avant qu'il ne reste plus rien des dessertes et du reseau...
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S
C'est une honte<br /> <br /> On voit bien la "fausse réunification" de la SNCF qui a eu lieu.<br /> <br /> Ce que le transporteur va gagner, au détriment de toute la collectivité, le gestionnaire d'infrastructure va de toute façon le perdre. <br /> <br /> <br /> <br /> Il faut au contraire en finir avec cette logique malthusienne de sous utilisation du réseau, de n'orienter l'offre ferroviaire qu'en fonction de la demande, il faut au contraire en maints endroits des seuils minimaux de desserte, et tant pis si cela ne constitue pas l'optimum économique du seul point de vue du transporteur. En réalité, globalement, c'est ainsi qu'on baissera le "cout" du ferroviaire et qu'on maximisera son intérêt pour la collectivité<br /> <br /> Il faut changer la politique d'investissement dans les seuls TGV duplex, et reinvestir dans les matériels qui permettent d'assurer d'autres types de dessertes, les radiales, fragiles, les intersecteurs, et aussi les trains classiques
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