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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
13 novembre 2015

COP21 : la FNAUT fait les comptes

A l'approche de la conférence mondiale sur l'avenir du climat, la FNAUT compte les points. Il ne s'agit pas de commenter les derniers échanges entre la France et les Etats-Unis, ces derniers refusant le caractère contraignant des engagements qui sortiraient des débats, mais plutôt de vérifier l'exemplarité française.

Le passif est assez lourd, notamment la dépendance aux énergies fossiles : on ne change pas un demi-siècle de politique industrielle fondée sur le rythme de production des usines automobiles. En revanche, les trois dernières années ont été marquées par une accumulation de signaux négatifs,  incarnés évidemment par l'abandon de l'écotaxe et la libéralisation des autocars de ligne. N'oublions pas aussi : 

  • l'absence d'harmonisation des taxes sur les carburants, maintenant les avantages au gasoil,
  • le refus de placer les transports publics dans la liste des services de première nécessité soumis à une TVA à taux réduits,
  • l'absence de toute allusion aux transports publics dans la loi de transition énergétique,
  • la relance du programme autoroutier,
  • le blocage de la hausse des péages, les réductions successives du budget de l'AFITF et de SNCF Réseau,
  • la réduction de l'assiette du Versement Transport, l'abandon du projet de Versement Transport Régional,
  • la faiblesse des moyens accordés aux projets de TCSP urbains,
  • la part dominante des investissements sur la route dans les contributions de l'Etat aux CPER,
  • la chute du fret ferroviaire, la fermeture de lignes capillaires,
  • l'absence de stratégie nationale sur le transport ferroviaire de voyageurs, cristallisée par la crise des TET et l'incapacité à assurer le rôle d'autorité organisatrice sur ces liaisons, pointé sévèrement par la cour des Comptes et la commission Avenir des TET,
  • le double discours entre la priorité aux trains du quotidien, la poursuite des études et la signature de la DUP de lignes nouvelles dont la viabilité n'a pas été démontrée alors même que le modèle économique de la grande vitesse est bousculé par une sensibilité grandissante du public au prix.

Bref, la politique actuelle en matière de transports mérite un zéro pointé. Les solutions sont pourtant connues :

  • écotaxe sur les autoroutes et les voies rapides nationales,
  • rattrapage progressif de l'écart de fiscalité entre gasoil et sans plomb, alors même que le prix du pétrole a connu une forte baisse qui semble durable à un horizon d'au moins 5 ans,
  • réduction progressive de l'avantage fiscal lié à la détaxation du gasoil pour le transport routier,
  • relance des projets de TCSP,
  • augmentation du budget de renouvellement et de modernisation du réseau ferroviaire,
  • rationalisation des projets de lignes nouvelles avec priorité à LNPN (Paris - Evreux + traversée de Rouen), Bordeaux - Toulouse et Le Muy - Nice,
  • encadrement des dessertes routières par les Régions avec abandon de la libre-initiative dont on voit qu'elle conduit les autocaristes à se placer en confrontation directe avec le train,
  • définition par l'Etat, actionnaire unique, d'une stratégie d'entreprise pour la SNCF avec recentrage sur l'activité ferroviaire,
  • ouverture en application du règlement OSP et sans attendre 2026 du marché ferroviaire pour que les autorités organisatrices puissent comparer sur pièces coûts et services de la SNCF avec ceux d'opérateurs alternatifs, et surtout pour "sauver" les lignes régionales avant qu'il ne soit trop tard...
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Commentaires
T
Ce qui est certain, c'est que si on doit financer des LGV la LGV Paca ou Bordeaux Montpellier me semblent bien plus prioritaires que la LGV Lyon-Turin<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui est aussi indispensable c'est de privilégier les gares centrales ou à minima des gares nouvelles mais connectées au réseau TER
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S
La FNAUT soutient la LGV Le Muy Nice, au sein de la Ligne Nouvelle Marseille Nice : c'est bien (vu de près j'avais l'impression que d'autre phasage était privilégié)<br /> <br /> <br /> <br /> Concernant la LGV Bordeaux Toulouse, bien qu'étant partisan de sa réalisation, et que je recommande à chacun de lire les réponses de SNCF réseau et d'un cabinet indépendant sur l'alternative "ligne classique", qui démontrent clairement que c'est inadapté, je demeure interrogatif. <br /> <br /> Indubitablement : il y a une interrogation sur ce territoire du besoin d'une LGV (on ne peut pas faire le "bonheur" des gens contre eux) au niveau des gains de temps. Tout aussi clairement, il est avéré que l'axe Bordeaux Toulouse n'a pas besoin avant longtemps d'un doublement complet (les alternatives lignes classiques ne le prévoient pas). Dès lors pour satisfaire au présent (ou futur proche), tout en préservant l'avenir de fausses manoeuvre, pourquoi personne n'envisage-t-il de phaser ce projet, par exemple réaliser cette LGV seulement entre Bordeaux et Agen, gagner ainsi autant de temps que l'alternative "ligne classique" (environ 20 minutes) mais pour moins cher, préserver l'avenir (et donc la possibilité de prolonger jusqu'à Toulouse ainsi que réaliser le barreau vers Dax) ?
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I
Une fois ce constat, que je partage, fait, quelle est la suite ?
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T
Avec un chef d'état qui ne se bat même pas pour les lignes ferroviaires de son territoire (sauf la LGV..), comment peut-on espérer quoi que ce soit de positif (même Pompidou ou Giscard avaient au moins cherché à sauver leurs lignes...)<br /> <br /> <br /> <br /> Macron pense être le réformateur qui dépasse les blocages, c'est juste l'idiot utile du moment qui travaille pour la FNTV et le développement à court terme d'emplois peu qualifiés pendant que les emplois liés au ferroviaire et bien mieux qualifiés régressent<br /> <br /> <br /> <br /> La FNAUT reste inaudlible et ne réagit que très mollement aux multiples transferts sur route qui s'accélèrent actuellement tout en défendant le pharaonique projet Lyon Turin <br /> <br /> <br /> <br /> Les Régions sont paralysées entre les élections à venir, la mise en oeuvre des fusions et le monopole SNCF...et pire les partis qui défendent le plus le ferroviaire sont en difficulté<br /> <br /> <br /> <br /> La SNCF profite de tout cela pour accélérer la seule chose qu'elle sait faire: La régression de l'offre<br /> <br /> <br /> <br /> Bref aucune vision au sommet de l'Etat et des acteurs intermédiaires paralysés peu à même de compenser la situation
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T
Il n'y a tout simplement aucune vision globale politique d'ensemble dans pratiquement tous les domaines, et tout particulièrement dans les transports...<br /> <br /> L'Etat est toujours parasité par le lobby automobile, et depuis bien longtemps voit l'Allemagne comme demi-dieu économique (sans pour autant en récupérer ses bons aspects !), et mène une politique à la petite semaine, au fil des différents scandales politico-médiatiques...<br /> <br /> Macron n'est qu'un symptôme de tout cela...pour "redonner" tout juste 600 millions d'euro de pouvoir d'achat (soit à peine 10 euros par personne...) et "créer des emplois" (argument massue qui ne tient pas à une analyse sérieuse).<br /> <br /> Malheureusement la FNAUT semble inaudible, malgré ses efforts...<br /> <br /> Espérons que le nouvel exécutif en 2017 saura être clair...
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A
Sans parler des possibles problèmes à venir pour le financement d'exploitation des TER
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S
L'Europe n'impose absolument pas les cars Macron. La position de la FNAUT est claire : il y a une politique des transports en France et celle-ci est favorable à la route et l'avion. <br /> <br /> Quant à l'UE, elle n'est pas plus libérale que l'Etat français. C'est un jeu délétère mené par les politiques de droite et de gauche qui font adopter une politique libérale à Bruxelles et Strasbourg et prétendent ensuite devant le bon peuple qu'on le leur impose.
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M
Le problème c'est qu'en France il n'y a pas volonté politique pour le moment afin de dévelloper le ferroviaire. Les cars Marcron sont une obligation imposée par l'UE et non une invention de l'état français.<br /> <br /> <br /> <br /> Quand au problème des coûts, cela dépent de ce que l'on y mets dedans. En comptabilité analytique ont peut faire ce que l'on veut pour détruire quelque chose.
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