SEA : le ministre a tranché

LISEA, le concessionnaire de la LGV SEA, demandait 19 allers-retours directs Paris - Bordeaux. Alain Juppé, maire de Bordeaux aussi. La SNCF en proposait 13. La commission de médiation confiée à l'ancien ministre Jean Auroux en préconisait 13,5. Le ministre a fait preuve d'imagination en coupant la poire en deux en décidant d'une offre à 16,5 allers-retours directs. Etonnante prise de position car l'Etat n'est pas autorité organisatrice des liaisons TGV, qui sont aux risques et périls du transporteur. Le gouvernement semble donc accéder aux demandes du concessionnaire qui faisait planer la menace d'une cessation de paiement des travaux alors que les équipements ferroviaires sont en cours d'installation. La SNCF aura de son côté beau jeu de refaire ses comptes pour mettre à jour son potentiel manque à gagner... à moins de réviser ses tarifs à la hausse...

On notera tout de même une curiosité : Bordeaux disposera de 32,5 allers-retours vers Paris Montparnasse dont 16,5 directs et 16 avec des arrêts intermédiaires. En comparaison, Lyon ne dispose que de 22 allers-retours par jour, dont 15 sans arrêt et 7 avec la desserte du Creusot. Un écart de 50% qu'il faudra justifier...

Comments

[SP]

Les TGV omnibus apres SEA seront en tout cas + rapide que les TGV directs d'aujourd'hui

Mais vous avez parfaitement raison, certaines fréquences ne comptent pas... pour l'usager Paris Bordeaux. Mais elle compte pour les usagers des villes intermédiaires... et pour le concessionnaire !

Néanmoins, il serait prévu + de liaisons directes Paris Bordeaux (16.5) que de Paris Lyon direct(15, complété par 7AR avec arrêt(s) (à la différence que les arrêts sur Paris Lyon sont très peu couteux en temps))



Ne pas oublier non plus que cette ligne sera parcourue aussi par des TGV intersecteurs. C'est au total une trentaine ou quarantaine de liaisons quotidiennes entre Bordeaux et l'Ile de France qui sont prévues... bien loin des 13 Paris Bordeaux avec lesquels certains voudraient justifier l'inutilité de la LGV SEA.



Chaque kilomètre de cette LGV sera parcourue par environ 26 000 TGV par an. Le cout fixe d'entretien d'une LGV peut être borné (dans une hypothèse très pessimiste) à 130 000€ par kilomètre, ce qui représente 5€/TGV.km.

Soit 1ct€ par passager-km si on répartit sur 500 passagers. Dès lors que la construction est financée, cette ligne ne pourra donc pas peser sur la hausse de l'endettement ferroviaire.

[Naudar]

Bonsoir. Je pense que la comparaison des 32 TGV Paris Bordeaux avec les 22 Paris Lyon n'a pas grand sens. En effet, 16 TGV mettront 2h05 alors que les non-directs mettront sans doute entre 2h30 et 2h50. Si on se réfère à la grille actuelle, certains Paris Bordeaux non directs n'ont aucun intérêt. Par exemple demain matin :

1. Paris 6:04 Bordeaux 9:36

2. Paris 6:28 Bordeaux 9:42

3. Paris 6:41 Bordeaux 10:32

4. Paris 7:28 Bordeaux 10:42

Les TGV 1 et 3 ne servent pas à grand chose vu le faible écart d'heure d'arrivée avec les 2 et 4...

[SP]

C'est plutôt une fin heureuse, et si la SNCF est contrainte d'augmenter son offre ( ce qui accessoirement signifie pour elle qu'un autre concurrent ne le fera pas), le remplissage de ses trains sera un peu plus faible, donc sa politique du yield management ne lui permettra pas d'augmenter démesurément ses tarifs