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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
15 octobre 2015

Autocars : les Régions montent au créneau

Les Régions ne cachent plus leurs inquiétudes, et à vrai dire leur agacement, face à l'enthousiasme tous azimuts en faveur de l'autocar. Le positionnement de la SNCF irrite les autorités organisatrices qui aimeraient bien que leur opérateur - imposé pour l'instant - soit aussi dynamique sur la conquête de trafic et l'optimisation des coûts sur son coeur de métier, à savoir le chemin de fer.

Face aux pertes sans cesse croissantes de Ouibus, la compagnie d'autocars longues distances de la SNCF (43 M€ de pertes pour 15 M€ de chiffre d'affaires), les Régions s'interrogent sur d'éventuelles reports de charges sur les conventions TER dont le coût a augmenté quatre fois plus vite que l'offre au cours des 10 dernières années (25% d'offre, 92% d'augmentation des coûts).

Les Régions déplorent donc que la créativité de la SNCF s'éloigne de plus en plus du ferroviaire, face à des TER dont la fréquentation augmente avec un potentiel considérable autour des grandes métropoles en proie aux difficultés de circulation routière. Elle s'appuie en ce sens sur les critiques reçues directement de la part des voyageurs, et sur une enquête de Que Choisir de mars 2015, montant que le taux de satisfaction de l'offre TER n'est que de 50% et de 38% pour Transilien.

Le récent développement de l'offre Ouibus en concurrence directe avec les offres ferroviaires, y compris régionales (comme en Pays de la Loire) incite - enfin ! - les Régions à prendre position. L'imminence des élections régionales n'y est évidemment pas étrangère mais il existe aujourd'hui une inquiétude de plus en plus forte sur l'économie du TER, et les Régions anticipent une demande de SNCF Mobilités d'augmentation de la contribution régionale pour compenser l'évasion de la clientèle du fait d'une concurrence routière à laquelle le groupe SNCF participe très activement !

On est donc aux antipodes du virage de la DB dont la nouvelle politique "Eisenbahn in Deutschland" va progressivement recentrer les activités du groupe sur le transport ferroviaire.

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Commentaires
S
" au cours des 10 dernières années (25% d'offre, 92% d'augmentation des coûts) [des conventions TER]"<br /> <br /> <br /> <br /> Que recouvre la hausse +25% d'offre : 25% de trains.km en plus ?<br /> <br /> Car il peut y avoir d'autres facteurs unitaires en augmentation, comme la hausse des capacités (en siège) offertes par train.km. Des tarifications TER + favorables à l'usager qu'il y a 10 ans etc...<br /> <br /> J'imagine que l'investissement dans le matériel roulant et la rénovation des gares (et des lignes), est en dehors de l'augmentation des couts (même si on retrouve in fine bien ça dans le budget transport des Régions, sans doute hors convention TER)<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, dans les 92%-25% = 54% (192/125 ~= 1.54) de hausse indue, quelle est la part de l'augmentation de l'offre, en dehors de celle des trains.km ?<br /> <br /> Si on suppose que c'est 35% sur 10 ans, ça représente une hausse des couts unitaires de 3% annuelle. Avec une inflation moyenne de 1.2% ces 10 dernières années (http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/bsweb/serie.asp?idbank=000641194) , il y aurait donc eu des hausses "salariales ou sociales" de 1.8% par an. C'est si choquant ?<br /> <br /> Le salaire de base non agricole a progressé de 2.2% par an (donc 1% hors inflation) http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/bsweb/serie.asp?idbank=001567453
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I
On ne peut pas dire que les Régions aient été, au-delà des circonvolutions de communication politique de circonstances, très exigeantes avec leur opérateur préféré/imposé... Que de temps perdu depuis 2002 !<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai l'impression que le terrain est quasiment prêt pour un divorce à l'amiable, reste à décider au profit de qui, et avec quelle marge de manœuvre ?<br /> <br /> <br /> <br /> Si c'est pour confier les clés d'un réseau TER à Keolis, il faut se rappeler que dans les années 2002 et suivantes, quelques Directeurs Délégués TER étaient issus de ce qui s'appelait encore Via-GTI, et que, autant qu'il m'en souvienne, tous sont repartis sans avoir pu mener la tâche qui leur était assignée : réformer le TER.<br /> <br /> <br /> <br /> Comme les échecs doivent être mis à profit, au-delà du désengagement - prévisible ou souhaitable - de la SNCF dans les services TER (et TET, j'oserais dire), quelle modalités de transfert, en mettant en ligne la manière dont se passent les changements d'opérateurs dans les réseaux urbains et les négociations en cours sur le régime de travail dans les chemins de fer ?<br /> <br /> <br /> <br /> Le sujet n'est pas anodin, les conséquences non plus, puisqu'on parle simplement de l'avenir des relations voyageurs sur le réseau classique...
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