CPER Poitou-Charentes : accompagner SEA

Le projet de CPER 2015-2020 en Poitou-Charentes est fortement marqué par le souhait de la Région de profiter de la LGV SEA - qu'elle ne finance pas, rappelons-le - pour diffuser la grande vitesse sur son territoire et en particulier en Charente.

Cependant, le dossier le plus sensible reste celui de la transversale Bordeaux - Nantes, avec la prochaine application d'un ralentissement à 60 km/h qui discréditera le train sur l'ensemble de l'axe, en proie déjà à la domination du covoiturage et à n'en pas douter de la libéralisation de l'autocar. 40 M€ sont programmés en complément des moyens réservés par Pays de la Loire pour la rénovation de l'infrastructure. L'enjeu concerne également la signalisation puisque le Block Manuel Nantes - Bordeaux constitue une particularité de la ligne, devant être renouvelée.

Ozillac - 12 avril 2015 - Composition colorée pour l'Intercités 3835 Nantes - Bordeaux : il est emmené par un UM 67400 de l'activité Infrastructures, ce qui met de la couleur sur une ligne dont la situation est quelque peu terne. Espérons que les mêmes machines, cette fois en tête de trains de travaux, viendront prochainement rénover la tranversale atlantique. © S. Chavanel

Ainsi, l'accompagnement de SEA constitue l'axe structurant de la politique ferroviaire régionale pour les années à venir :

• doublement de la section Lusignan - Saint Maixent l'école sur l'axe Poitiers - La Rochelle : 75 M€
• modernisation de la signalisation de l'axe Angoulême - Saintes - Royan : 188 M€ dont 121 pour l'électrification
• électrification de Niort - Saintes : 62 M€
• modernisation de la signalisation de Limoges - Angoulême : 19 M€
• modernisation de la signalisation de La Rochelle - Saintes : 21 M€, s'ajoutant donc à l'enveloppe de modernisation de la transversale Bordeaux - Nantes
• études pour un contournement au nord de La Rochelle pour le fret : 5 M€

Beillant - 15 avril 2015 - Sur la ligne Angoulême - Saintes, le terminal du transport combiné de Cognac génère du trafic fret dont bénéficie les opérateurs privés avec ici une G1206 louée par Akiem sur une relation Cognac - Hourcade. © I. Gatumel

L'électrification d'Angoulême - Royan est clairement associée à l'arrivée du TGV sur la côte charentaise. A l'heure où la SNCF réexamine l'ensemble de ses liaisons TGV, surtout à la lumière des péages sur SEA, cette hypothèse sera-t-elle confirmée et si oui, à quelle fréquence ?  Celle de Niort - Saintes ne manque pas d'étonner vu le caractère purement régional du trafic avec 6 allers-retours seulement pour la plupart amorcés à Royan. Question : ne serait-elle pas liée à l'autoroute ferroviaire atlantique récemment abandonnée par son rapport coût / efficacité insuffisant ?

Comments

[SP]

Autant l'électrification de Angoulême-Saintes-Royan est pertinente pour y amener le TGV (et aussi par contre coup garantir une desserte aux villes intermédiaires vu que ces TGV n'auront pas Bordeaux pour terminus), autant Niort Saintes fait doublon, il serait préférable de reporter cette électrification sur Nantes La Rochelle déjà en partie électrifié pour la desserte des Sables d'Olonnes



Les LGV SEA et BPL ne me paraissent pas adapté pour la desserte Nantes Bordeaux (cela se ferait au détriment de la ligne via La Rochelle), elle pourrait par contre etre utile pour une desserte (Brest)-Rennes-Le Mans-Tours-Bordeaux

[Bacalan]

Bonjour,



Pour votre information, il n'a jamais été question d'utiliser la traction électrique sur Niort - Saintes pour l'autoroute ferroviaire... L'électrification de ce tronçon est uniquement motivée par le non-choix entre l'itinéraire via Angoulême et celui via Niort pour la desserte TGV de Royan.



Résultat : SNCF Voyages a proposé aux collectivités un scénario avec un TGV par jour via Niort et un TGV par jour via par Angoulême. Par contre, ces dernières ont oublié que la desserte sera déficitaire et que SNCF Voyages ne le mettra en œuvre que si il y a une subvention d'équilibre associée (je pense qu'ils vont se faire déjà bien tordre le bras pour maintenir une desserte correcte de Poitiers et Angoulême une fois la LGV SEA mise en service alors que seul Paris - Bordeaux - Toulouse les intéresse).



Quand on voit cette double électrification d'un côté (dont le taux de rentabilité est négatif !) et la difficulté qu'on a eu pour faire reconnaître que Nantes - Bordeaux était la priorité des priorités. On a été bien aidé par l'étude socio-éco car ce projet a en plus un très bon taux de rentabilité économique (et même plus si on rajoutait un aller retour supplémentaire) par rapport à un scénario de double desserte par autocar pour le cabotage et par les LGV SEA et BPL pour les trajets de bout en bout, ce qui a enterré les rêves de la DGITM qui espérait montrer que le bon sens économique était d'abandonner la desserte actuelle.



Quand au contournement fret de La Rochelle, on frôle le délire complet...



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