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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
20 janvier 2015

Poitiers - Limoges : la Région Centre monte au créneau

La Région Centre appuiera un recours au Conseil d'Etat qui sera déposé par des conseillers régionaux, probablement issus du Département de l'Indre, contre la DUP accordée à la LGV Poitiers - Limoges. Jugeant cette DUP contraire aux avis du Conseil d'Etat et de la Commission Mobilités 21, la Région rappelle les investissements mis en oeuvre sur la ligne classique, le POLT, afin de la moderniser. La Région souhaite d'ailleurs s'engager sur la poursuite de cette rénovation via le nouveau Contrat de Plan Etat-Région.

La prise de position de la Région Centre est plus que logique puisque la Sologne et le Berry seraient les principaux perdants si la LGV Poitiers - Limoges était réellement mise en service. En effet, les études socio-économiques considèrent que le report de la liaison Paris - Limoges via Poitiers ne peut être "amortissable" qu'à condition de purger radicalement l'offre classique via Châteauroux. Comprenant actuellement 11 relations par jour, il faudrait tomber à 4 allers-retours pour que le trafic sur la LGV soit suffisamment conséquent. Ou comment accentuer le déménagement du territoire...

Et encore, c'est probablement sans compter sur l'effet du niveau des péages sur la LGV, qui pourrait entraîner un réajustement in fine de l'offre réelle sur la ligne nouvelle, puisque les péages sur la LN2 seront majorés (pour financer les travaux de réaménagement de l'entrée de la gare Montparnasse notamment) et ceux de SEA devront amortir d'une part le coût de la ligne (7 MM€) supporté par le PPP et sa maintenance, sachant que l'entretien d'une ligne à 320 km/h se révèle 20% plus cher qu'une ligne à 300 km/h. Aussi, on ne peut écarter que dans un scénario de réalisation effective de Poitiers - Limoges, l'opérateur historique propose moins de TGV via Poitiers que de TET actuels via Châteauroux, et dans ce cas, le Limousin serait aussi perdant.

Bref, la Région Centre semble tenir une posture courageuse dans cette affaire. La FNAUT déposera elle aussi un recours contre la DUP de la LGV Poitiers - Limoges. Suite au prochain épisode.

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Commentaires
S
La Région Centre et la FNAUT ont raison de faire leur recours contre la LGV Poitiers Limoges. <br /> <br /> Par contre, les arguments sur les péages grande vitesse de l'avant dernier paragraphe de l'article sont fallacieux et trompeurs (et font sans doute partie de la croisade anti-GV générique et systématique du site)<br /> <br /> <br /> <br /> "l'effet du niveau des péages sur la LGV : (...) les péages (..) de SEA devront amortir d'une part le coût de la ligne (7 MM€) et sa maintenance, sachant que l'entretien d'une ligne à 320 km/h se révèle 20% plus cher qu'une ligne à 300 km/h" <br /> <br /> Non et non, vous ne pouvez pas dire que les péages de la LGV SEA devront amortir les 7Md€ de construction de cette ligne : ce n'est pas ça le financement. Il y a des subventions de l'Etat et des collectivités, qui ne seront donc pas récupérés sur les péages (mais sur des avantages socio éco "indirects" pour ces acteurs publics tel que l'attractivité du territoire, les gains sur l'environnement, la congestion routière etc...). La part à amortir par les péages, c'est celle du PPP, 4 Md€ et c'est déjà beaucoup trop vu la hausse des péages que cela implique, et qui entraine une hausse du tarif passager de 20 à 30€ par heure gagnée, ce qui est bien au delà de la valeur du temps gagné. <br /> <br /> Ensuite, ce n'est pas de sitot que SEA sera exploité à 320km/h, les temps de parcours n'ont pas été calculés ainsi puisque pendant longtemps il restera un parc conséquence de rame atlantique qui ne sont pas apte à cette vitesse. <br /> <br /> <br /> <br /> Encore une fois, il faut bien comprendre que la tarification d'une ligne n'est absolument pas liée à son cout de construction, mais à un optimum qui dépend du marché et des gains intrinsèques de la ligne, que cet optimum conduit à un montant absolu que le secteur ferroviaire peut investir dans la ligne (ex-article 4 de RFF, nouvelle rêgle d'or après la réforme ferroviaire) et que le reste doit faire l'objet de subventions publiques<br /> <br /> <br /> <br /> Et concernant le projet de LGV Poitiers Limoges (que je ne soutiens pas (et ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas de desserte TGV de Limoges)), il n'y a certainement pas la conséquence des péages SEA que vous annoncez, puisque la desserte du projet se base sur des coupe-accroche à Poitiers avec des rames Paris La Rochelle. Et un TGV en UM ne paye pas deux fois le péage d'un TGV en US, mais seulement une redevance de réservation (et c'est ça qui est très élevé) et deux redevances de circulation. <br /> <br /> <br /> <br /> La vraie question concernant les péages et le projet LGV Poitiers Limoges, c'est de savoir si chacun des 24 TGV annoncés (deux sens confondus) pourra payer un péage suffisant pour que l'itinéraire soit compétitif, et que le cumul de ces péages couvrent à minima l'entretien de la nouvelle ligne. La réponse du bilan socio-éco présenté à l'enquête publique était : non ! Et il faut donc encore moins s'attendre à une participation du secteur ferroviaire à ce projet. Pire, il est même probable qu'il faudra subventionner l'achat des rames TGV nécessaire à cette desserte (car pour ce projet, contrairement à SEA, ou Toulouse Bordeaux ou Marseille Nice, on ne raccourcit pas les temps de parcours d'un parc TGV existant), sans quoi, aucun opérateur ne se lancera.
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A
Cela renvoie à l'anticipation de votre article précédent : le gouvernement signe la DUP pour sauver la face, mais en espérant très fort que de bonnes volontés viendront dézinguer cette idiotie.<br /> <br /> <br /> <br /> La politique (et le billard à trois bandes), c'est un métier...
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