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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
9 décembre 2014

Normandie : grogne sur la qualité de service

Une fois de plus, une Région met sur la place publique ses critiques à l'égard de la SNCF sur la qualité du service aux voyageurs. La Région Haute Normandie, régulièrement sollicitée par les associations de voyageurs, monte au créneau et demande un redressement de la situation de la part de l'entreprise sur les relations TER et Intercités. Sans même parler de la propreté des trains, la régularité est sans surprise la première pointée du doigt et les statistiques officielles sont de plus en plus mises en doute par les voyageurs qui organisent une collecte d'information et produisent leurs propres chiffres, systématiquement inférieurs à ceux de l'opérateur. Autre élément mis en exergue, la capacité des trains et plus précisément le respect des compositions. Nombre de trains assurés en rame Corail circulent avec 8 ou 9 voitures au lieu de 10. Les TER2Nng se retrouvent parfois en unité simple au lieu d'une double rame. Conséquence, des voyageurs debout, entassés, jusque dans les toilettes et - pour les Corail - dans l'ancien fourgon à bagages de la voiture pilote et des interrogations sur la réalité de la primauté à la sécurité.

Même chose en Basse Normandie sur la liaison Paris - Caen - Cherbourg, où le déficit de capacité est chronique, accentué par une corrélation insuffisante entre le nombre de billets vendus et la capacité réelle des trains. Conséquence, il n'est pas rare de voir des voyageurs avec réservation en 1ère classe se retrouver assis... dans les toilettes. Comment peut-on imaginer que le système de vente de billets ne puisse pas être automatiquement plafonné au-delà de la capacité nominale du train ?

Compte tenu de la "captivité" de la clientèle, essentiellement des domicile-travail, et de la saturation de l'A13, la SNCF n'est pas forcément tentée de s'investir pour proposer des conditions de transport décentes. La communication de l'opérateur est bien rodée et la direction annonce que tout rentrera dans l'ordre au 15 décembre, au changement de service. On explique aussi à la SNCF que les Régions ne voulant pas généraliser la réservation, il lui est impossible de prévoir la demande réelle. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, quand on faisait du chemin de fer avant d'être prestataire de mobilités, les trains de dédoublement étaient fréquents en fin de semaine. En outre, le système de vente actuel permet de flécher un billet sur un train pour connaître son occupation. Nul besoin d'aller vers la réservation obligatoire payante façon "Téoz" pour améliorer la situation.

La Région et les usagers jugeront sur pièces. La première envisage des sanctions financières dans la convention TER. Les seconds organisent régulièrement une grève des titres de transport.

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Commentaires
T
@Iegou <br /> <br /> Quand on utilise assez régulièrement une des deux lignes (pour ma part c'est un week-end sur deux sur Le Havre) et que l'on considère que 5 à 10 minutes de retard, c'est être à l'heure, c'est quand même éloquent. Quand on voit que des gens se retrouvent souvent debout sur Paris-Vernon, c'est inquiétant. <br /> <br /> Il y a un moment où il faut être ambitieux (imaginez remplacer ces lignes par des services de cars sur autoroute... Impossible !).<br /> <br /> L'allongement des quais est non seulement faisable (voir études LNPN), dans des conditions garantissant le maintien de l'exploitation satisfaisantes (des travaux à faire de préférence pendant l'été bien sûr !), mais surtout pas excessivement coûteux au regard des avantages (augmentation de la capacité de 50% pour "à peine" 300 M d'euros).<br /> <br /> Le Paris-Mantes est aussi un maillon essentiel, surtout avec la mise en service du RER E, qu'il convient de doubler, bénéficiant ainsi à la fois aux Franciliens (plis de RER) et aux Normands (meilleure régularité et amélioration des temps de parcours). Rouen-Yvetot est intéressant pour reporter sur le train les pendulaires du nord-ouest rouennais -en heure de pointe la sortie de ville est très "chargée". <br /> <br /> 2025 est malgré tout assez lointain en effet... <br /> <br /> Déjà de nouveaux trains (à livrer pour 2020) pour remplacer les bons vieux corails (confortables mais peu flexibles en exploitation courante), er surtout les V2N (pour de la grande banlieue c'est bien, mais pas pour des Intercités), ça serait pas mal !
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I
Les yakafocons sont légions lorsqu'on pianote tranquillement sur son clavier, bien au chaud devant la cheminée : pour ce qui est des quais de 400 m à PSL, je crois qu'il faudra repasser; quant à LNPN, un peu (beaucoup) de patience s'impose... <br /> <br /> <br /> <br /> Maintenant, le doublement de certains trains en période de pointe hebdomadaire me semble une très bonne idée, quant à la réservation obligatoire, je me demande si la liberté tarifaire que vont mettre en oeuvre les régions à partir du premier janvier ne va pas conduite à cela, dans les faits.
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T
Le réseau normand est l'exemple type de ce qu'il ne faut pas faire en exploitation ferroviaires : le parc est morcelé en séries de locomotives (BB15000, 22200 et 26000), de voitures voyageurs (Corail, VO2N, V2N) et d'automotrices (Z26500).<br /> <br /> Il y a absence totale de vision industrielle dans la production du service.<br /> <br /> De plus les temps de parcours se dégradent d'année en année (Paris - Le Havre : 1h47 en 1969, 2h15 en 2014...) et comme noté justement dans l'article, il n'y a plus de doublement des trains, entraînant des situations aussi ubuesques que des passagers debout comme dans un RER... alors que le trajet dépasse largement 30 minutes...<br /> <br /> <br /> <br /> Un peu de bon sens suffirait : la possibilité de réserver sa place dans TOUS les trains ; le dédoublement des trains aux périodes les plus chargées ; une fiabilisation des TER 2N NG (qui visiblement souffre de problèmes récurrents) ;<br /> <br /> à plus long terme : la mise en service d'un nouveau matériel à deux niveaux performant apte à 249 km/h (pour préparer l'arrivée de la LNPN) ; l'allongement des quais de PSL et de la Normandie au standard de 400 m (donc exploitation avec des rames de 130 m) ; la construction de tronçons de la LNPN en sortie de Paris et de Rouen (objectif Paris-Le Havre/Caen en 1h35~40, pour augmenter la productivité du parc) ; cadencement horaire strict les jour de semaine sur les Paris-Caen et Paris-Le Havre.
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