La SNCF juge les critiques des Régions injustifiées
Voila qui ne manque pas de piquant. La SNCF monte au créneau face à la fronde de certaines Régions qui ont décidé de suspendre leurs paiements face à la dégradation de la qualité du service (ponctualité, suppressions de trains, conformité des compositions de train, propreté...), et, pour certaines, de se lancer dans une nouvelle stratégie d'acquisition du matériel roulant en se dispensant du passage obligé par la case SNCF.
Pour répondre, la SNCF a fait appel à... un ancien Président du Conseil Régional, donc autorité organisatrice du TER, passé de l'autre côté de la barrière. Alain Le Vern était Président du Conseil Régional de Haute Normandie. Il est désormais Directeur Général TER et Intercités à la SNCF et diffuse désormais la parole officielle qu'il écoutait il y a peu non sans être dubitatif ou critique...
Selon lui, le discours des Régions est exagéré et annonce un chiffre de 92% de régularité des TER en moyenne nationale sur l'année 2013. On rappellera quand même que ce chiffre écarte les trains supprimés de la statistique, puisqu'un train supprimé ne peut pas être en retard vu qu'il n'a pas circulé. En tenant compte de ce que remontent les associations d'usagers, la régularité perçue par les voyageurs, qui eux tiennent compte des trains supprimés, se situe selon les Régions entre 70 et 80%. Des chiffres nettement moins flatteurs, mais qui ne bénéficient pas de la même visibilité médiatique que ceux annoncés par la SNCF et transmis à l'Autorité de la Qualité de Service dans les Transports.
Et de déclarer à l'Agence France Presse que le coût de production des TER en France à la SNCF est inférieur à celui des pays voisins, et que l'attractivité du service français est meilleur qu'en Allemagne ou au Royaume-Uni : ou quand la communication d'entreprise clairement sur la sellette et sur la défensive se transforme en désinformation du citoyen...