Le projet de liaison Est-Ouest entre l'Atlantique et les grands corridors fret a franchi une étape importante avec son inscription au Réseau Trans-Européen de Transport. La Voie Ferrée Centre Europe Atlantique a pour objectif la liaison entre le port de Saint Nazaire et les corridors fret : l'axe Meuse - Saône - Rhône jusqu'à Marseille, la liaison Anvers - Gênes par la vallée du Rhin et le tunnel du Lotschesberg et la liaison transalpine. Paradoxalement, le projet ne figure pas - du moins pas encore - parmi les projets prioritaires de la Commission Mobilités 21.
La VFCEA capitalise sur les opérations de modernisation engagées sur le réseau ferroviaire depuis 30 ans, avec l'électrification des sections Nantes - Tours en 1983, Tours - Vierzon en 2008, Vierzon - Bourges en 1997 et Bourges - Saincaize en 2011. Manque la liaison Nevers - Chagny, soutenue par la Région Bourgogne.
Ce maillon peut offrir également des opportunités notables, surtout depuis que le projet POCL a été reporté au-delà de 2035 : la création de raccordements entre la LGV Sud Est qui devrait être concernée par un projet d'augmentation de capacité et de performance, favoriserait l'usage de la LGV et de la VFCEA d'une part pour les TGV Rhin-Rhône en remplacement de la défunte branche sud, mais aussi pour proposer des liaisons Lyon - Tours via Nevers et Bourges, qui bénéficieraient d'un gain de temps d'une heure par rapport aux trains Corail subsistants.
transportrail vous propose son dossier sur le projet VFCEA, qui tiendra colloque le 16 décembre prochain à Dijon. A vos réactions !
Il s'agit pourtant là d'un projet d'utilisation optimale des infrastructure existantes (sans aller jusqu'à demander la circulation de ces fameux trains intermédiaires à 200 km/h...)
Au niveau du Creusot TGV, la déviation de la VFCEA par la gare TGV pour permettre des correspondances est impératives, quand bien même il n'y aurait pas de jonction ferroviaire autre que "piéton". En mettant en circulation des intercités de Nantes/Tours à Dijon et des omnibus de Nevers à Chagny ou Dijon, il y aurait de belles possibilités de correspondances, contribuant à un meilleur remplissage, dans la partie sud, des TGV Paris Lyon s'arrêtant au Creusot. Ce qui au passage justifierait plus d'arrêt au Creusot. Augmenter le nombre de passagers sur la LN1 sans augmenter le nombre de train, c'est une augmentation de capacité d'une certaine façon.
Evidemment, offrir la fonctionalité "Rhin Rhone sud", pour des TGV Dijon Le Creusot Lyon, sans rupture de charge est intéressant et remplirait les "sillons fantomes" au sud de la LN1.
Idem pour Nantes Lyon, et s'il s'agit de "report" de TGV existant (via Massy), cela signifie qu'ils n'occuperont de la capacité sur la LN1 que sur la section sud : c'est au moins un gain de régularité pour la section nord la plus chargé, voire la possibilité de renforcer l'offre radiale (ou intersecteur nord ?) vers Dijon et au delà (Mulhouse, Suisse, ...).
Mais la simple electrification, au delà de la mise en place d'intercité performant, ce pourrait etre aussi des TGV Nantes Tours ... Le Creusot Dijon Mulhouse empruntant la LGV Rhin Rhone, dont les débouché ne seraient alors pas seulement le nord et le sud de la France, mais aussi le centre (c'est à dire globalement "tout droit" par rapport à son orientation).
Et si on tiens à avoir une liaison TGV empruntant suffisamment de LGV, on pourrait imaginer des TGV venant de Bordeaux par la LGV SEA, plutôt que Nantes, pour aller vers le Rhin Rhône.
Certes le trajet Tours Dijon est plus rapide via Massy (mais plus long en kilomètre), et pour ne desservir qu'une gare (Massy), quand il desservirait Vierzon, Bourges, Nevers et Le Creusot par la VFCEA
Cette réflexion pourrait aussi valoir pour des TGV Bordeaux Tours Nevers Lyon.
Par ailleurs, toutes ces relations seraient une bonne base pour avoir une idée fiable du potentiel du futur POCL.
Enfin, toujours dans l'idée de "compenser" l'absence de POCL, concernant Clermont Ferrand, l'électrification de la VFCEA pourrait permettre d'avoir des TGV (des vrais) Clermont-Vichy-Moulins-Nevers-LeCreusotTGV-Dijon-Besancon-Belfort-Mulhouse-Strasbourg empruntant la LGV Rhin Rhone.
Cette dernière étant loin d'être en limite de capacité, il n'y a pas à craindre de "diversifier" ses destinations vers Nantes, Bordeaux et Clermont-Ferrand (et pas seulement Paris/Lille et Lyon/sud est)